1953 – Rapport Claire Préaux

Remise solennelle du Prix Francqui par
Sa Majesté Le Roi Baudouin
à la Fondation Universitaire le 2
juin 1953

Curriculum Vitae – Rapport du Jury – Discours


Claire Préaux

Curriculum Vitae

(21/12/1904 – 29/03/1979)

Née à Liège, le 21 décembre 1904

Diplômes universitaires :

Docteur en philosophie et lettres (philologie classique), Université Libre de Bruxelles, 1927
Agrégé de l’enseignement supérieur, Université Libre de Bruxelles, 1939

Fonctions :

Professeur ordinaire à la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université Libre de Bruxelles :

institutions grecques,
auteurs grecs,
excercices philologiques sur la langue grecque,
institutions hellénistiques,
histoire grecque,
méthodologie spéciale de l’enseignement des langues anciennes

Curriculum vitae :

Aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique, 1928-1934
Assistante à la Fondation Egyptologique Reine Elisabeth, 1934-1945; Chef de Section (Egypte gréco-romaine), 1945
Assistante à l’Université Libre de Bruxelles, 1934-1939
Chargé de cours, 1939-1944
Professeur ordinaire, 1944
Membre du Conseil d’administration de la Fondation La Jeunesse Belge à l’Etranger, 1945-1955
Membre du Comité d’Experts scientifiques du Conseil National de la Politique Scientifique, 1959-1965
Membre du Groupe d’étude Enseignement secondaire – Enseignement supérieur du Conseil National de la Politique Scientifique, 1960
Membre du Groupe d’étude Etablissements scientifique du Conseil National de la Politique Scientifique, 1963
Membre du Groupe des Sciences humaines du Conseil National de la Politique Scientifique, 1963-1965
Déléguée de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique à l’Union Académique internationale, 1967

Distinctions scientifiques :

Lauréate du Concours universitaire, 1930
Prix de l’Association des Etudes grecques de France, 1939
Prix Francqui, 1953
Membre correspondant de la Sächsische Akademie der Wissenschaften à Leipzig, 1954
Correponding Fellow of the British Academy, 1956
Membre correspondant, 1957; Directeur de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1968
Membre correspondant de l’Institut de France, 1965
Docteur honoris causa de l’Université de Fribourg-en-Brisgau, 1957
Docteur honoris causa de l’Université de Strasbourg, 1957
Titulaire de la Chaire Francqui à l’Université de l’Etat à Liège, 1960-1961

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Rapport du Jury (11 avril 1953)

Vu les titres de Mademoiselle Claire PREAUX, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles,

considérant sa science et son talent d’éditeur de textes et d’historien,

considérant le succès universellement reconnu de ses recherches,

considérant tout ce que la pénétration de ses analyses et la solidité de ses travaux apportent de nouveau à notre connaissance du monde antique,

décide de conférer le Prix Francqui 1953 à Mademoiselle Claire PREAUX.

Jury international dans lequel siégeaient :

Le Professeur N. Hohlwein
Professeur émérite de l’Université de l’Etat à Liège.

                                                                                Président

Le Professeur Ch. Balic
Recteur Magnifique du Pontifico Ateneo Antoniano, Rome

Le Professeur F. De Visscher
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

Le Professeur G. Lagarde
Professeur à l’Université de Paris

Le Professeur Ph. Meylan
Professeur à l’Université de Lausanne

Le Professeur R. Piret
Professeur à l’Université Catholique de Louvain

Le Professeur L. Renou
Membre de l’Institut, Professeur à l’Université de Paris

Le Professeur W. Seston
Professeur à l’Université de Paris

Le Professeur D.R. Shackleton-Bailey
Maître de conférences à l’Université de Cambridge

Le Professeur P. Vignaux
Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, Paris

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Discours du Baron Holvoet, Président de la Fondation Francqui

Sire,

La Fondation Francqui est profondément reconnaissante au Roi de bien vouloir, comme l’an dernier, et fidèle aux traditions de la dynastie, procéder à la remise solennelle de son prix annuel.

Le Prix était réservé, cette année, aux sciences humaines.

Pour la première fois depuis que la Fondation existe, le jury n’a pu se mettre d’accord et les voix se sont réparties en nombre égal sur deux noms : cinq à Mademoiselle Préaux, cinq au Chanoine Lamotte.

Le règlement de la Fondation avait prévu cette éventualité; le prix est alors distribué au plus jeune.

Ce règlement ne peut être soupçonné de galanterie, c’est par le bénéfice du plus jeune âge que Mademoiselle Préaux a été proclamée : Prix Francqui 1953.

C’est la première fois que cet honneur échoit à une femme.

Mademoiselle Préaux, après de brillantes études, a été aspirante du F.N.R.S. et est devenue professeur à l’Université de Bruxelles.  Elle est chef de section à la Fondation Egyptologique créée sous les auspices de Sa Majesté la Reine Elisabeth.

Son oeuvre, consacrée à l’étude des papyrus, fait revivre l’ancienne civilation égyptienne sous ses aspects les plus divers; je cite au hasard : les droits de l’état, l’économie dirigée, la liberté du travail, le recensement, sans oublier la musique et la poésie.

Elle publie des livres, fait des conférences à Rome, à Londres, à Paris, à Alexandrie, au Caire; elle écrit des articles dans des revues spécialisées…….
bref, elle a largement contribué au renom de notre pays à l’étranger.

Le Conseil d’Administration a tenu à rendre également un hommage exceptionnel au Chanoine Lamotte, présenté ex aequo par le jury, et que son âge seul a écarté.

Le Chanoine Lamotte a passé de brillants examens et a été lauréat de concours universitaires.  Les langues orientales l’ont attiré, il a fait des séjours à Rome, à Paris; est professeur à l’Université Catholique de Louvain où il préside l’Institut Orientaliste.  La philosophie de l’Inde, le sanscrit, le tibétain, le chinois, n’ont pas de mystères pour lui.  Il a publié de nombreux ouvrages et collaboré à de multiples revues.  Tout récemment encore, je l’entendais faire à l’Académie Royale de Belgique, une savante étude sur une mission boudhique en Chine.

La Fondation Francqui a donc décidé de faire frapper, en un exemplaire unique, une médaille d’or qui perpétuera pour son titulaire le témoignage flatteur dont il a été l’objet.

Dois-je dire, enfin, que le jury comprenait sept membres étrangers sur dix; les noms de Mademoiselle Préaux et du Chanoine Lamotte ont donc porté bien au-delà de nos frontières, la réputation de nos savants.

Avec la permission du Roi, Monsieur Willems va donner lecture successivement des deux décisions prises par le Conseil d’Administration.

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